Avec quelques heures de retard, le bâteau qui va à Iquitos arrive enfin à Lagunas. On décide qu’après avoir passé près d’une semaine à dormir sous notre tente dans la jungle, on mérite une cabine pour notre voyage sur le fleuve Amazone.
On découvre donc nos cabines qui ressemblent plus à des cellules de prison: deux lits superposés, et à peine assez d’espace pour grimper sur celui du haut. Fatigués de nos aventures de la semaine, on s’endort sur ce grand bâteau qui transporte tout et n’importe quoi en destination des nombreux petits villages dans lesquels nous nous arrêterons durant ce séjour.
Il doit être 5 heures du matin lorsqu’on entend frapper à notre porte. Austin ouvre, et nous nous retrouvons nez à nez avec un marin très efféminé qui nous présente avec un grand sourire des verres en polystyrène remplis d’un épais liquide marron.
Austin demande ce que c’est, mais sans succès; le marin continue de nous sourire, sans pourtant lui répondre quoi que ce soit.
Devant son silence, et sans savoir ce qu’on accepte, Austin prend deux verres. On goûte cette “boisson” matinale, et en conclusion; c’est épais, sucré, et franchement pas très bon. On cache nos verres encore pleins sous le lit du dessous, où ils restent d’ailleurs jusqu’à la fin de notre voyage.
Les déjeuners et les dîners quant à eux consistent de 90% de riz, 5% de poulet, et 5% de banane plantain bouillie. Pas très bon non plus. On mange autant qu’on peut tolérer et nos restes vont rejoindre notre petit-déjeuner, sous le lit.
Voici quelques photos prises pendant la traversée du fleuve:
Après deux jours de navigation, nous arrivons enfin au port d’Iquitos dans la soirée. Le capitaine doit malheureusement faire marche arrière puisque plusieurs hommes vêtus de vestes orange lui font signe qu’ils attendent un autre bâteau à cette place précise du port. Il y a également des ambulances et des voitures de police.
Notre bâteau reste donc à 10 mètres de la côte… Puis au bout d’une demi-heure arrive le bâteau tant attendu, et une heure passe avant qu’il soit vidé et que les ambulances et voitures de police partent une à une, sirènes enclenchées.
Nous n’avons rien compris à ce qu’il vient de se passer, et on se fait dépasser par un autre bâteau qui pique la place au nôtre. Le capitaine fait quelques mètres avant de trouver un nouvel endroit où se garer, tant bien que mal, dans un espace qui nous paraît bien étroit pour un bâteau de cette taille. Il y arrive, et nous voilà sur terre ferme, à Iquitos.
Iquitos est un endroit unique en son genre. C’est la plus grande ville du monde qui n’est pas accessible par voie terrestre, seulement par bâteau et par avion; c’est donc presque une île!
La ville grouille de moto-taxis, à n’importe quelle heure de la journée. Il y a pas mal de touristes, mais on remarque aussi qu’il semble y avoir une grande communauté d’expatriés américains et européens. Il y fait très chaud, et les habitantes d’Iquitos semblent apprécier se vêtir légèrement.
Notre guide écrit qu’Iquitos est une ville festive; on passe effectivement devant de nombreux bars, et il y a du monde dans les rues jusqu’à très tard le soir, même en semaine.
Pendant notre visite nous remarquons plusieurs dessins et signes intéressants le long des rues:
On voit également de magnifiques maisons coloniales aux facades colorées:
Les alentours d’Iquitos sont là pour nous rappeler que nous nous trouvons toujours dans la jungle:
Nos quelques jours à Iquitos sont également l’occasion de varier notre régime et de (enfin!) manger autre chose que la formule poisson/riz/banane plantain.
Après avoir profité d’Iquitos pour se reposer, nous décidons de nous diriger vers Huaraz, dans les Andes, vers un climat complètement différent. On a hâte de se trouver dans un endroit plus frais et de découvrir de nouveaux paysages. On a également prévus de s’embarquer dans un trek dans la cordillère Huayhuash (qui signifie “marmotte” en Quechua).
On décide de voler jusqu’à Lima d’où nous prendrons un bus de nuit pour Huaraz.
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