Dernier arrêt: l’île de Pâques

L’Histoire

L’île de Pâques est un petit bout de terre ferme au milieu de l’océan Pacifique, situé à cinq heures d’avion de Santiago à l’est, et de Tahiti à l’ouest. La légende dit que les premiers explorateurs polynésiens à rejoindre l’île seraient arrivés vers l’an 400, suivant un rêve prémonitoire. Il n’y pour l’instant aucune autre explication rationnelle au fait qu’une île si isolée ait été découverte et colonisée à cette époque.

Les premiers colons dormaient dans des caves ou à l’abris sous leur canoës retournés. Alors que la population augmente progressivement, la vie sur l’île s’organise autour d’une société très hiérarchique de plusieurs clans, et d’une religion qui vénèrent les ancêtres. Ces ancêtres sont représentés par les mo’ai, les fameuses statues qui font la singularité de l’île de Pâques. Il y en a près de 900 sur l’île, sensés surveiller les vivants.

La construction de ces statuts géantes de plusieurs tonnes est impressionnante mais le grand mystère qui les entoure est de savoir comment elles ont été transportées depuis la carrière jusqu’à leurs différents emplacements. Les spécialistes ont avancé plusieurs théories mais aucune pour l’instant n’a réussi a convaincre la majorité.

Les premiers européens à poser le pied sur l’île arrivent en 1720 et décrivent les mo’ai comme étant tous debout. Dans les années suivantes, une violente guerre civile entre les différents clans éclate. Cette guerre est probablement dûe à la surpopulation de l’île à l’époque et à la rebellion des clans les plus pauvres qui ne veulent plus travailler comme des esclaves à la construction et au transport des mo’ai, qui deviennent de plus en plus grands et lourds. Suite à cette guerre, en 1780, la majorité des mo’ai ont été renversés et leur construction cesse définitivement, puisque les habitants de l’île ne croient plus en la représentation des ancêtres, et une nouvelle religion émerge.

Ils commencent à vénérer un nouveau dieu appelé “Make Make”, et établissent le culte de l’homme-oiseau.

Tous les ans, chaque clan élit un représentant pour la compétition de l’homme-oiseau. Les candidats doivent descendre la face d’un volcan pour nager dans les eaux infestées de requin de l’océan Pacifique jusqu’à Moto Nui, un ilot voisin. Ils doivent là-bas récupérer un oeuf de l’oiseau migratoire appelé manutara et refaire le chemin contraire jusqu’au au point de départ. Le premier participant a rapporter un oeuf intact gagne le statut d’homme-oiseau de l’année, ce qui établit la domination de son clan envers les autres jusqu’a la prochaine cérémonie. Cette tradition persiste jusqu’aux années 1860.

L’ilot Moto Nui

Un autre évènement important arrive quelques années plus tard; le Pérou ne pouvant plus importer d’esclaves africains pour travailler dans ses mines, il se dirige vers l’île de Pâques, qui n’est sous la protection d’aucun autre pays. 1500 esclaves de l’île sont donc envoyés dans de grands bateaux en direction du Pérou.

Cet esclavage continue jusqu’à ce que le Pape de l’époque condamne cette situation et exige au Pérou d’arrêter sur le champ. Les quelques 500 survivants des mines sont donc renvoyés sur un bateau vers l’île de Pâques et, malheureusement, seulement 16 d’entre eux survivent au voyage. Et comme si ce n’était pas assez, ces 16 survivants rapportent avec eux des maladies inconnues sur l’île, et après plusieurs épidémies, la population de l’île descend à 111 habitants en 1877.

C’est à cette époque que beaucoup de traditions de l’île disparaissent à jamais, comme par exemple leur écriture composée de hiéroglyphes (appelée Rongorongo) qui n’est toujours pas déchiffrée à ce jour.

Le Chili annexe l’l’île de Pâques en 1888, et décide de louer 90% de l’île à l’entreprise Williamson-Balfour qui y élève des moutons jusqu’en 1953, forçant les autochtones à contribuer à ce travail. C’est seulement en 1966 que les habitants de l’île reçoivent la nationalité chilienne.

L’île connait aujourd’hui un tourisme de plus en plus important. La première attraction sont évidemment les impressionnants mo’ai qu’on trouve partout sur l’île. La plupart ont été renversés pendant la guerre civile, certains par des tsunamis. Il y en a également beaucoup dans la carrière, terminés ou non, et plusieurs laissés en chemin entre la carrière et les sites auxquels ils étaient destinés. Quelques plateformes ont été restaurées et donnent une idée de ce à quoi l’île ressemblait il y a quelques siècles.

un mo’ai renversé

 

Notre visite

A notre arrivée à l’aéroport nous sommes accueillis avec des colliers de fleurs. Nous passons les trois jours suivants à visiter l’île avec des guides locaux qui nous expliquent l’histoire incroyable de ce petit bout de terre dans le Pacifique. Pendant tout ce temps, on se demande comment cette île a bien pu être trouvée… La légende du rêve nous parait finalement être la plus plausible.

Notre hôtel

Chaque jour nous goutons à un nouveau poisson local et profitons de l’air et du soleil sub-tropical. On visite l’énorme cratère d’un volcan, plusieurs caves et bien sûr, des mo’ai à n’en plus finir.

Le plus grand mo’ai en train d’être taillé dans la carrière

Pour notre dernier jour, nous louons des vélos pour faire le tour de l’île, en commençant par les plages du nord. Il fait très chaud, et on se prend tous les deux quelques bons coups de soleil. Mais on sait qu’on rentre bientôt vers l’hiver européen… et on veut rentrer bronzés!

Notre dernière soirée nous assistons à un spectacle de danse traditionnelle Rapa Nui, assez similaire aux danses tahitiennes ou hawaiennes. C’est un groupe de plusieurs filles en jolies costumes qui se déhanchent sur des chansons traditionnelles tandis que deux hommes presque nus mais peints de la tête aux pieds sautent agressivement de parts et d’autres de la scène. A un moment, un des danseurs sautent de la scène jusque devant les spectateurs, et nous arrose au passage de sa sueur.

En bref, l’île de Pâques est un endroit magnifique qui a une histoire fascinante. Malheureusement, il nous faut déjà rentrer à Santiago d’où nous commençons notre voyage de retour vers l’Espagne.

On ne pouvait pas rêver mieux pour terminer ces quatre mois de voyage; histoire, culture, géologie, beau temps, bonne nourriture, et une journée à vélo!

Voilà, cela a été un plaisir de partager nos expériences à l’écrit et en photos. Merci à tous ceux qui ont suivi nos aventures!

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