Sur le lac Titicaca

Un énième bus de nuit nous emmène vers le lac Titicaca, connu comme étant le plus grand lac de haute altitude du monde. C’est ici que nous passerons la frontière jusqu’en Bolivie, puisque le lac est partagé entre les deux pays.

On s’arrête à Puno, ville située au bord du Titicaca côté péruvien. La ville en soit n’a rien de spécial et est même plutôt laide et sale. Toutefois, une bonne nouvelle nous attend; près de la moitié de notre groupe du trek de Salkantay se trouve à Puno aussi!

Nous passons notre dernière soirée ensemble avant de nous séparer définitivement, chacun continuant sa propre route.

Le lendemain, nous passons donc la frontière pour rejoindre Copacabana, village côtier côté bolivien. Copacabana vient de “copa cahuana” qui signifie “vue sur le lac” en Aymara, et c’est ce village qui a donné son nom à la fameuse plage brésilienne.

Nous passons notre première nuit en Bolivie et commençons à nous habituer à une nouvelle monnaie et même à des marques de bières différentes.

Le lendemain matin, nous prenons un bâteau direction l’Isla del Sol, la plus grande île du lac Titicaca. Cette île est d’une grande importance dans l’histoire de la région, puisque la légende dit que c’est là qu’est né le soleil, avant de donner naissance aux deux premiers Incas. Nous avons prévu d’explorer l’île durant la journée et d’y passer la nuit avant de prendre un bâteau de retour le jour d’après.

Le bâteau nous dépose dans un village au nord de l’île et on est témoin d’une première scène amusante: trois femmes en habits traditionels Aymara sourient à une petite fille qui, marchant à peine, porte un chaton dans ses bras et un téléphone portable dans chaque main.

On emprunte un chemin qui passe dans le village puis au bord d’une belle plage de sable blanc, avant de monter à l’extrémité nord de l’île. Il règne une ambiance très tranquille sur l’Isla del Sol, probablement largement dû au fait qu’il n’y a pas de voitures.

Notre chemin nous conduit vers les ruines d’une table cérémonielle utilisée auparavant pour les sacrifices. Alors que je m’installe sur la table pour poser pour une photo, un autre touriste nous encourage à pousser la photo encore plus loin, et voici le résultat:

A quelques mètres de la table de sacrifices se trouve un ensemble de ruines en forme de labyrinthe qui donnent sur une baie du côté ouest de l’île.

Après s’être perdus plusieurs fois dans le labyrinthe, nous décidons de monter vers un sommet pour profiter de la vue depuis le point le plus au nord de l’île. La montée ne semble pas difficile mais l’altitude se fait encore une fois ressentir.

La traversée de l’île ne prend que trois heures en suivant le chemin principal, mais nous avons toute la journée; on décide donc de s’en éloigner et de visiter un autre village situé au bord d’une plage sur la côte est. On s’y arrête pour déjeuner à l’ombre d’un eucalyptus pour se protéger d’un soleil brûlant, avant de retrouver le chemin principal.

Dans les derniers kilomètres de la journée, un chien commence à nous suivre; contents que cela nous arrive enfin, on le nomme Rastaculo (ou Tacu pour les intimes). Il reste avec nous jusqu’à ce qu’on arrive au village où l’on va passer la nuit, puis nous abandonne. Triste fin de notre histoire avec Tacu.

Nous sommes néanmoins rapidement consolés quand on découvre notre chambre avec vue magnifique du lac, et nous partageons quelques bières bien fraîches en regardant le plus beau coucher de soleil qu’on a eu la chance de voir depuis le début de notre voyage.

Après une bonne nuit de sommeil, on avance vers la partie sud de l’île pour attendre le bâteau de retour.

Nous nous installons en haut du bâteau pour profiter d’une dernière vue de l’île sur notre chemin de retour vers Copacabana. Alors que nous avons quitté le port depuis près de 30 minutes, le capitaine fait demi-tour et se dirige vers notre point de départ. On se regarde entre passagers, se demandant ce qu’il se passe. De retour sur l’île, notre capitaine échange quelques mots avec un groupe d’hommes en Aymara, ce qui ne nous aide pas à comprendre la situation. Puis, une touriste arrive de nulle part en courant vers notre bâteau, monte à bord, et nous explique; elle n’attendait pas au bon endroit, et en voyant notre bâteau passer elle a compris qu’elle l’avait raté. Elle a alors demandé à quelqu’un sur l’île d’appeler notre capitaine pour le prévenir. Pour résumer, un bâteau en marche a fait demi-tour pour une personne, qui l’avait raté par sa propre faute, tout en sachant qu’il y a deux autres bâteaux prévus une demi-heure et une heure après le nôtre au bon embarcadère…

Plusieurs touristes rencontrés en chemin nous avaient prévenu; en Bolivie, il nous faudra faire preuve de patience.

De retour sur la terre ferme, on trouve un endroit où passer notre dernière nuit à Copacabana, et je trouve un restaurant avec fondue à la carte pour conclure la journée.

Dans le restaurant ce soir là, nous voyons à la table à côté un couple qui porte le même tshirt qui dit qu’ils ont survécu à la route la plus dangereuse du monde. Nous décidons à ce moment que nous voulons nous aussi survivre à cette fameuse route pour pouvoir porter ces tshirts et impressioner à notre tour les autres tables dans un restaurant.

Le lendemain, dans le bus de Copacanana à La Paz, nous recevons notre deuxième leçon de patience. Nous roulons depuis 20 minutes à travers les montagnes qui entourent le lac quand un motocycliste arrête notre chauffeur pour lui parler. Suite à leur conversation, notre bus fait demi-tour pour prendre un chemin de terre pendant près d’une heure. On retrouve finalement la route et notre chauffeur attend les voitures qui arrivent de l’autre sens pour avoir plus d’information. Sur quoi, on n’en est pas vraiment sûr. Il décide enfin qu’il peut avancer sur la route, et nous voilà repartis.

Depuis la fenêtre, on voit un panneau qui dit que La Paz est à 133 kilomètres. Pourtant le lac est à notre droite alors qu’il devrait être de l’autre côté. Bizarre…

Nous arrivons dans un village côtier et notre bus monte sur l’un des nombreux radeaux qui attendent sur le lac. Supris, on regarde l’eau depuis nos sièges. Le chauffeur nous demande de descendre du bus et nous fait signe de monter sur un petit bâteau à moteur afin de traverser le lac. On laisser derrière nous notre bus sur son radeau, avec nos sacs à dos accrochés sur le toit.

bye_bus.JPG

Une fois de l’autre côté du lac, on regarde, soulagés, le radeau transporter notre bus et nos affaires jusqu’à nous.

hi_bus.JPG

Nous remontons tous dans le bus pour continuer notre route vers La Paz. Moins de 10 minutes plus tard, nous sommes cette fois-ci arrêtés par la police des narcotiques qui nous fouille ainsi que nos baggages un à un.

Personne ne semble transporter de substances illicites et nous pouvons nous remettre en route vers La Paz, la plus haute capitale du monde, perchée à plus de 3600 mètres d’altitude.

Photo bonus: un chien décide de faire sa sieste à nos côtés sur l’Isla del Sol

 

 

Categories: Articles en français

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