Le nombril du monde et Machu Picchu

Le saviez-vous? Cusco signifie “nombril du monde” en quechua, et la ville a la forme d’un puma.

Pour être honnête, on s’attendait à trouver une ville ruinée par le tourisme de masse en arrivant à Cusco. On avait en tête l’image du touriste typique, qui arrive directement à Cusco en avion, prend une photo du Machu Picchu, et rentre à la maison.

J’avoue qu’on avait tout faux; Cusco est une très jolie ville, et ses habitants sont agréables et sympathiques (même si on me propose à quelques reprises de la cocaïne gratuite dans la rue). Oui, c’est une ville touristique, mais il n’y a pas tant de monde que ça au mois de novembre. Le tourisme a aussi ses bons côtés; Cusco offre une multitude de bons restaurants et d’endroits où rester. 

La ville est faite de petites ruelles connectées entre elles par de longs escaliers en pierre qui offrent de magnifiques vues de Cusco et des montagnes aux alentours.

Cusco a été choisie et dévelopée par les Incas comme étant leur capitale, puis a été modifiée par les espagnols. Les temples Incas de la ville on été détruits et remplacés par des cathédrales.

Bien évidemment, on compte aller au Machu Picchu, visite obligatoire pour toute personne qui visite le Pérou.

En plus du fameux Chemin de l’Inca qu’il faut réserver des mois à l’avance, il y a plusieurs randonnées de plusieurs jours qui ont comme destination les ruines de l’ancienne cité de Machu Picchu. Nous décidons pour cette fois de réserver avec un tour organisé pour faciliter les détails de notre visite.

Nous optons pour le trek de Salkantay; c’est un trek de cinq jours qui atteind un col à 4600 mètres d’altitude sous la montagne Salkantay, puis descend quelques milliers de mètres en passant par la forêt tropicale avant d’arriver à la base de Machu Picchu. Après notre trek solitaire à Huayhuash, nous sommes préparés pour ce nouveau voyage qui s’annonce luxueux comparés à notre dernière expérience; des mules portent nos affaires, le chef nous prépare trois repas par jour, et nos tentes sont déjà prêtes quand on arrive au campement. Plutôt relax.

1er jour: L’aventure commence

On se lève à 3 heures du matin mais le bus est en retard et ne vient nous chercher que vers 5 heures. Nous sommes trop fatigués pour nous plaindre mais le réceptionniste de notre hôtel est furieux contre les organisateurs du tour; “Quel genre de service offre-vous??” leur crie-t’il au téléphone avant de leur raccrocher au nez.

Le bus nous emmène dans un petit village à quelques heures de Cusco. On y prend notre petit-déjeuner et on rencontre notre groupe; nous sommes douze au total, venus d’un peu partout dans le monde, plus notre guide, Virgilio, qui nous dit que nous sommes désormais une famille.

Nous commençons notre randonnée le long d’un chemin de terre entrecoupé par des sentiers dans la vallée en dessous du Salkantay. La journée est ensoleillée et nous offre de belles vues de la vallée mais il se met à grêler fortement dans les derniers 500 mètres de notre journée. Notre guide nous dit qu’il n’a jamais vu ça. On commence à penser avec Austin qu’on attire la grêle.

On se met à l’abris sous des arbres en attendant une amélioration puis on se dépêche de retrouver notre campement pour la nuit. Tout le monde est fatigué et s’habitue petit à petit à l’altitude. On nous sert une bonne soupe chaude pour dîner, suivie de quelques bières et d’un peu de whisky. Virgilio nous apprend le concept de “Té Macho” (du thé avec du whisky). Nous versons un peu de chaque alcool sur le sol comme offrande à Pachamama (la Terre mère). Virgilio avait raison; on dirait déjà une famille.

2ème jour: Apu Salkantay

La grêle et la pluit de la veille sont passées et ont laissé place à un temps magnifique pour notre randonnée vers le col du Salkantay.

Un thé de coca chaque matin pour se réveiller

La randonnée vers le col est difficile mais très agréable et le ciel bleu sans nuages complète des vues à couper le souffle.

On arrive au point le plus haut de notre trek.

Les Incas vénèraient les montagnes comme des dieux. Virgilio nous explique l’importance du Salkantay et nous dit qu’ont été trouvées au sommet de cette montagne (à 6300 mètres!) des momies de jeunes femmes, sûrement laissées là par les Incas comme offrandes. Virgilio nous invite à notre tour à faire une offrande pour la montagne; trois feuilles de coca chacun placées sous une pierre pour “Apu Salkantay” (sommet Salkantay en quechua).

Après avoir bien profité de la vue et pris un millier de photos, nous commençons notre descente de cinq heures qui nous emmène vers un climat complètement différent: la forêt tropicale.

On s’installe pour la nuit dans le campement d’une petite communauté et on se rend compte qu’on a beaucoup de chance d’être dans un groupe qui s’entend aussi bien, et encore mieux après la journée la plus difficile du trek qui nous a rapproché. Nous finissons le whisky avant d’aller nous coucher.

3ème jour: Dans la jungle

Encore de la descente, toujours de la descente. 

Aujourd’hui nous suivons une rivière qui s’enfonce de plus en plus profondément dans la vallée. Les montagnes ont laissé place aux fleurs tropicales et au chant des oiseaux.

Notre motivation pour la journée: des eaux thermales au bout du chemin!

Chiens mendiants des chips pendant une pause

Nous arrivons à notre lieu de déjeuner et surprise!; le chef nous a preparé entre autres un guacamole délicieux. Le ventre plein, nous prenons le bus qui nous emmène aux eaux thermales.

Eaux thermales de Santa Teresa

On y passe quelques heures agréables de relaxation totale.

Alors que nous nous installons dans notre campement pour la nuit, notre guide nous prévient qu’après dîner il y aura un feu de camp avec de la musique. Notre groupe décide d’acheter une bouteille de rhum et du coca comme boisson pour ce que nous pensons être une soirée tranquille autour du feu.

Pas du tout. On se croirait plutôt en boîte de nuit. Nous sommes trois groupes de différents tours agroupés autour du feu à la lumière de spots colorés tandis que de puissants hauts-parleurs jouent des hits latins d’hier et d’aujourd’hui.

Alors que les membres des autres groupes (beaucoup moins cools que nous) rentrent petit à petit dans leur tente, le nôtre se cotise pour une deuxième bouteille de rhum. Et on est pas peu fiers. On chante et on danse jusqu’à la troisième bouteille.

Austin a du mal à se rappeler du reste de la soirée, et je fais partie des trois derniers survivants de la fête. On retourne tant bien que mal dans nos tentes pour une courte nuit.

4ème jour: Activité tyrolienne avec option gueule de bois

OUPS. Révélation: la marque de rhum Applton donne de méchantes gueules de bois.

Sans grande surprise, notre groupe (si fier la veille!) est le dernier à quitter le campement. On regroupe nos affaires avec difficulté et le bus nous emmène à “La Cola del Mono” (la queue du singe en français) pour une série de six tyroliennes au dessus d’un canyon. Cette activité est en option mais toute notre famille a décidé de la tenter.

La montée vers la première tyrolienne est particulièrement éprouvante pour notre groupe qui sue l’alcool. On nous équippe d’un casque, d’un harnais, d’un gant de travail pour une main et d’un gant en cuir pour l’autre qu’on doit utiliser pour freiner.

L’instructeur nous explique qu’il faut tenir le poulie d’une main pour éviter de tourner sur soi-même et qu’il faut attraper la corde sur laquelle on glisse avec notre main gantée de cuir afin de freiner si l’instructeur à l’autre bout nous fait signe de le faire.

C’est beaucoup de responsabilités pour des touristes qui n’ont jamais fait ça de leur vie et qui sont encore un peu saoûls.

On se lance donc pour notre première tyrolienne, un par un.  J’ai peur mais j’arrive au bout sans problème, alors qu’Austin s’arrête sans raison apparente à dix mètres de l’arrivée… mais arrive finalemet à se hisser jusqu’à la plateforme.

À notre arrivée au bout d’une tyrolienne, on est directement accroché à la prochaine, et ainsi de suite. J’arrive à freiner avec plus ou moins de succès à chaque fois.

Sur la sixième et dernière tyrolienne on nous donne l’option de mettre nos harnais à l’envers et de voler comme superman. On a également l’option de le faire côte à côte avec quelqu’un et c’est ce qu’on décide de faire avec Austin.

J’ai laché ma petite larme de panique avant de me lancer mais au final, je le referai sans hésiter.

Après les tyroliennes, nous devons marcher jusqu’à Aguas Calientes, une petite ville au pied de Machu Picchu qui existe uniquement pour que les touristes y passent une nuit avant de commencer l’ascencion vers les ruines. Il commence à pleuvoir pendant notre  marche et nous arrivons à destination complètement trempés.

Notre groupe est séparé dans plusieurs auberges mais on se retrouve dans un restaurant que Virgilio utilise comme quartier général pour régler les détails pour le lendemain.

Il faut savoir qu’il y a des tickets différents pour l’entrée à Machu Picchu. L’entrée aux ruines peut être accompagnée de la possibilité de monter jusqu’à l’un des deux sommets autour du site: Huayna Picchu (Montagne Jeune en quechua) ou Machu Picchu (Vieille Montagne en quechua). Le nombre de tickets pour Huayna Picchu est limité mais nous avions réservé à l’avance notre montée à la montagne Machu Picchu.

Les tickets d’entrée et les billets de train distribués, nous décidons qu’on mérite une bonne pizza, qu’on finit par trouver.

5ème jour: Machu Picchu

Nous nous réveillons à 4 heures du matin pour monter dans l’un des premiers bus vers les ruines. On entre dans le site et Virgilio nous donne un tour général du lieu. Puis on commence notre ascencion de la montagne. La vue est très belle depuis le sommet. Nos jambes fatiguées nous redescendent vers le site et on continue d’explorer l’ancienne cité jusque dans les derniers détails. Les ruines sont très impressionantes et on est dans la bonne saison; il y a relativement peu de touristes.

Et voici la photo que tout le monde attend:

D’autres photos de la journée:

Les marches menant au sommet de la montagne Machu Picchu

Arrivée au sommet

Après avoir exploré les ruines de fond en comble pendant plusieurs heures, arrive un moment où on en peut plus et nous décidons de rentrer à Aguas Calientes. De là, on prend un train, puis un bus, pour arriver tard dans la soirée à Cusco.

Après cinq jours passés au sein de ce group, il est difficile de se dire au revoir. Virgilio nous dit que c’est la première fois qu’il a un groupe qui a tout fait ensemble: boire, danser et tenter la tyrolienne. Une famille soudée.

Avant de quitter Cusco

Il nous reste encore une chose très importante à faire à Cusco: un de nos colocataires de Barcelone, Marti, est au Pérou pour le travail et passe le week-end à Cusco pour pouvoir visiter le Machu Picchu. 

On passe la soirée avec lui, et ça nous rappelle la maison.

Prochaine étape, le lac Titicaca, dernière destination inratable du Pérou.

Categories: Articles en français

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